Par mon travail de sculpteure, je questionne la notion de pérennité et l'acte de laisser sa trace.
Enfant du tri sélectif et du recyclage, ma pratique artistique intègre in extenso
une approche écologique. Ainsi, ma démarche englobe la récupération, la
sélection des matériaux à faible incidence, l'utilisation d'équipement
simplifié et des modes de présentation sous forme d'interventions
éphémères, nomades et mobiles.
Ce choix artistique et engagement personnel s'affirme
également par l'utilisation du papier récupéré, ma matière de
prédilection. Par ses propriétés intrinsèques, le papier est porteur de
fragilité et d'éphémère. Je cherche à faire et à refaire le monde, à
partir de nos rebuts du quotidien que sont journaux, magazines,
dépliants, circulaires. Mon rapport à une matérialité brute,
présente et signifiante, a été influencé par une filiation sculpturale
beuysienne et dans l'attitude de l'Arte Povera.
En
atelier, au moyen de bricolages et de confections
fait main, j'élabore des constructions volumineuses par le biais
d'assemblages et d'accumulations tridimentionnelles. Héritière de
savoir-faire d'artisan.es, je m'en inspire librement à travers une
exploration sculpturale et une iconographie de l'éphémère glanée dans
la culture populaire.
Mes oeuvres présentent une réflexion matérielle de l'impermanence, métaphore de notre propre existence.