Pigeons/Vancouver Pigeon Park

2010

Résidence de création à l’invitation de l’Organisation Internationale de la Francophonie dans le cadre des Jeux Olympiques d’hiver de Vancouver, Granville Island, Vancouver, Canada

Installation brève. Plusieurs centaines de pliages de papier journal récupéré, taille variant de 25 à 30 cm.

Vancouver Canada, février 2010
La ville se prépare à accueillir les Jeux Olympiques d’hiver.
Le centre-ville fait l’objet d’une vaste entreprise de construction d’infrastructures et de mise en valeur. Le quartier Downtown Eastside, subi les tentatives répétées d’assainissement de la part des autorités. Un parc en particulier fut contraint à une revitalisation intensive: Pigeon Park. Une des plaques tournantes de la vente de drogue, ce parc est le plus petit mais sans doute le plus fréquenté de la ville.

Les actions ciblées de la police ont forcé ses habitués vers d’autres lieux et parcs de la ville. Cette migration humaine a déplacé une population et ses problématiques. De nouveaux «Pigeon Park» prendrons inévitablement place telles des zones d’appropriation temporaires de l’espace urbain. À travers cette diaspora du Pigeon Park, les downers deviennent ces pigeons urbains. Cet animal représente bien la réalité des habitants du Downtown Eastside.

J’ai fabriqué plusieurs dizaines de pigeons de papier plié. De la taille réelle de pigeons urbains, j’ai utilisé du papier journal recyclé d’un hebdomadaire de Vancouver. La trame du texte imprimé et le papier salissant d’encre traduit le plumage typique du pigeon. Le choix du papier journal, ce déchet sans grande valeur expose la perception des autorités envers cette population démunie. Les origamis pigeons sont ensuite disposés dans différents espaces vacants de la ville. Ces atterrissages temporaires des volatiles expriment une réalité récurrente de cette ville que la flamme olympique n’a pas pu camoufler.
En savoir plus sur le Pigeon Park de Vancouver

Photos : Julie Picard et Guillaume D. Cyr
Pour en apprendre plus : Vancouver 2010